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Franco Pagetti - "Crazy"

2024-04-04 / 2024-04-27
expos

C’est en feuilletant le journal lors d’un séjour à Paris en février 2000 que Franco Pagetti apprend que le Crazy Horse célèbre ses 50 ans. La nouvelle l’interpelle. Il sait que les coulisses du cabaret sont réputées impossibles d’accès, mais pour le photographe de guerre « c’était comme tenter d’infiltrer des groupes ou des combattants terroristes. C’était du photojournalisme. » Grâce à ses contacts, il décroche un entretien. On le juge « crazy » naturellement, mais son profil atypique suscite la curiosité. Franco propose alors un reportage dans les coulisses où les danseuses porteraient des pièces de joaillerie, pour un éditorial de mode destiné à Vogue Gioiello. La direction accepte et lui accorde deux jours.

« Le Crazy Horse à Paris, avec son aura de mystère et d'élégance, est devenu pour moi une destination captivante. Pourtant, accéder aux coulisses de ce monde artistique était un défi délicat, sachant qu’un seul homme avant moi y avait eu accès. »

Armé de son Leica, Franco Pagetti se fraye un chemin dans les lieux exigus et adopte la même tactique que sur le champ de bataille : il se fond dans le décor et observe, en silence. L’avant-spectacle est un moment un peu étrange, un entre-deux où perruques, diamants et cache-tétons côtoient peignoirs et pinces à cheveux. A l’opposé du monde de la scène, régi par une discipline d’une rigueur toute militaire, il règne en coulisse un joyeux désordre : les filles s’affairent à l’habillage dans les loges, s’amusent, discutent tout en faisant le grand écart pêle-mêle dans l’étroit couloir, se maquillent, travaillent leur légendaire cambrure, attendent…

Tout en rendant hommage à l’impressionnante beauté plastique des corps et à l’univers glamour du Crazy, Franco Pagetti suscite l’émotion. Au cœur de l’action, le photographe capte avec une infinie délicatesse et une pointe d’humour les moments de complicité, d’entraide, les regards empreints de douceur, de malice, de concentration, et parfois d’une certaine mélancolie. Intimiste et authentique, cette série porte bien l’empreinte de l'humanisme profond qui fait la signature de Franco Pagetti.

« Je me suis dit : il n’y a pas de guerre ici mais si tu entres sur la pointe des pieds et avec respect, alors tu pourras entrer partout. C’est la grande leçon que j’ai reçue du Crazy Horse les 14 et 15 février 2000. »

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